Un accouchement de rêve !

eva

Cela fait un mois que la petite dernière a rejoint notre famille et il est temps de vous raconter cette fameuse nuit du 15 mars ! Pas de panique, si tu es une future maman ou que tu as le projet de te reproduire un jour, je vais t’épargner les détails gores ! Et puis entre nous, ça s’est plutôt bien passé, très bien même ! Allez, je vous raconte.

Mardi 14 mars

Chaque matin, je me réveille en me demandant si ce sera le jour J. Je dois bien avouer que je ne suis pas pressée contrairement à mon entourage qui s’impatiente à grands renforts de sms : « alors, toujours rien ? », « tu tiens le coup ? », « tu dois avoir hâte ? ». Euh… en fait non ! Certes, j’ai mal partout, je marche comme un pingouin et je ne sais plus quelle position adopter la nuit… MAIS, je peux encore dormir 7 heures d’affilée et faire de longues siestes quand les enfants sont à l’école/crèche. Alors, après la frénésie de boulot pour la sortie de mon livre Que du bonheur ou presque, j’ai juste envie de profiter de chaque instant pour me reposer, vautrée dans le canapé à regarder des séries débiles en mangeant des gâteaux au chocolat (j’en suis complètement accro pendant cette grossesse).

Bref, petit bébé, prends ton temps. Nous allons bientôt nous rencontrer mais laisse maman récupérer un peu…

Aujourd’hui donc, il fait un temps magnifique et ça me donne envie de faire plein de choses ! A commencer par un rendez-vous chez le coiffeur pour masquer mes cheveux blancs. Je ne veux pas avoir l’air d’une grand-mère pour notre première rencontre !

Puis, ton papa me retrouve pour un déjeuner en amoureux (certainement le dernier avant un long moment) dans le restaurant où nous avions mangé le jour de la naissance de ta sœur. L’Homme est blagueur : « si ça se trouve, c’est un signe que tu vas accoucher ce soir ! ». Je m’étouffe avec mon jus de tomate : « non, non, je ne suis pas prête là ! J’ai la flemme de passer une nuit blanche à la maternité ! » Oui parce que ton frère et ta sœur sont nés au petit matin et toi, petit farceur, tu dois bien te marrer dans mon ventre, vu ce qui m’attend !

Après le restaurant, ton papa me conseille d’aller faire une sieste. Conseil que j’ignore car je suis prise d’une frénésie de rangement (ça devrait me mettre la puce à l’oreille mais non, je ne veux même pas envisager cette éventualité). Des amis nous invitent à aller voir un spectacle de danse. Les sorties vont être limitées dans les prochains mois donc je booke aussitôt la babysitter et vers 20 heures, nous nous asseyons dans une salle bondée. Mon amie regarde mon ventre : « waouh, il est super bas, si ça se trouve, tu vas accoucher pendant le spectacle, hahaha ! ». C’est ça oui ! Pour le moment, je ne sens pas de signe d’accouchement, alors je suis sereine ! »

Pour le moment…

Le spectacle est génial ! Chorégraphie classique sur des musiques modernes, de Queen à Beyoncé en passant par Mickael Jackson, le résultat est top ! Toi aussi, tu sembles apprécier vus les coups de pieds que tu m’envoies ! Tu tentes le moonwalk ou quoi ?

Au milieu du show, je ne sais pas si c’est la chaleur de la salle, les sièges un peu étroits ou la fatigue, mais je ne me sens pas très bien. Chaque applaudissement déclenche des contractions et je dois calmer mon enthousiasme. Le spectacle se termine avec une standing ovation du public. Je tente de me lever mais me rassois aussitôt. C’est trop fatigant tout ça ! Tu continues de gigoter dans mon ventre et ton papa me jette des regards interrogateurs : « tout va bien ? ». Oui oui, c’est juste un coup de fatigue.

Mouah mouah mouah, tu dois bien te poiler petit bébé !

Pendant le trajet en voiture, mon chéri essaie de conduire en douceur car chaque put#@! de ralentisseur m’arrache une grimace. Je ne me sens toujours pas bien mais difficile de reconnaître les signes du travail. Et puis, je suis encore dans le déni. Non je n’accoucherai pas ce soir !

Nous décidons de manger un gros plat de pâtes aux fromages. Pas très digeste avant de dormir mais j’ai la dalle ! La douleur est loin de s’atténuer… hum je commence à envisager la possibilité de ne pas beaucoup dormir cette nuit !

L’Homme décide d’aller se coucher, il sent que quelque chose se trame et préfère se reposer quelques heures au cas où !

Je vais prendre une douche et soudain, sous le jet d’eau chaude, les fameuses contractions arrivent, vous savez (enfin si vous avez déjà accouché), celles qui paralysent et empêchent tout mouvement. Waouh le changement est brutal, je suis passée en quelques minutes d’une douleur au ventre plutôt indéchiffrable à des contractions violentes qui s’enchaînent toutes les 5 minutes.

Vite, je vais prévenir le chéri pour qu’il appelle la babysitter et mes beaux-parents qui ont accepté gentiment de venir garder les aînés. Il me regarde d’un air hagard : « quoi ? C’est maintenant tout de suite ? »

OUIIIIIII !

Il est 1h00. Le temps que la babysitter arrive, je boucle mon sac. Pas facile, car à chaque contraction, je dois tout arrêter pour respirer profondément. Je remercie mentalement la sage-femme qui m’a donné une super technique de sophrologie. J’inspire en comptant jusqu’à 4 et j’expire en comptant jusqu’à 8. Ca me permet de bien me concentrer, d’accompagner la contraction et de diminuer la douleur !

La maternité est à 10 minutes. Heureusement, car les contractions se rapprochent de plus en plus ! On arrive aux urgences. Je continue à faire mes petites pauses pour bien respirer. Pour l’instant, je gère !

1h26

Une sage-femme nous accueille et m’installe pour m’ausculter. Mon col est dilaté à 3 et vue la fréquence des contractions, le travail est bien lancé. Elle me demande si je veux la péridurale ! OF COURSE !!! Je pense à mes amies et à ma mère qui ont accouché sans péri, quelles warriors ! Ca commence à vraiment « piquer » et j’attends l’anesthésiste avec impatience.

Ah il arrive. Ils font sortir mon chéri de la chambre. J’ai toujours trouvé cette attitude flippante, genre « sortez Monsieur, vous ne voulez pas voir ce qu’on va faire à votre femme ».

La pause de la péri est loin d’être agréable. J’ai très peu de répit entre chaque contraction. Et puis, tu as l’air d’être un petit blagueur mon bébé ! Tu as décidé de boxer mon utérus pour annoncer ton arrivée ! Entre tes coups, les contractions et l’anesthésie, je douille légèrement !

Quelques minutes plus tard, le produit commence à faire effet et je me détends doucement ! Haaaa quel kiff de sentir la douleur diminuer ! La sage-femme m’examine de nouveau. Col ouvert à 5. Elle me fait remonter les jambes en position de la grenouille pour faciliter ta descente. Et ça marche tellement bien, qu’en quelques minutes, mon col s’ouvre à 7 ! On va bientôt faire connaissance !

Ton papa est parti chercher la valise dans la voiture. Le temps qu’il revienne, je sens que tu appuies sur mon rectum et je sais que c’est signe de poussée imminente. Il est 2h45, je rappelle la sage-femme. En 10 minutes, mon col s’est ouvert à 10. « C’est parti » me dit-elle.

– Quoi, déjà ?

– Et oui, on va faire un petit test pour voir comment vous poussez. Ok vous poussez très bien, laissez-moi le temps d’appeler l’obstétricien de garde !

On se regarde avec mon mari : DEJA !! (En 2 heures, c’est le mot que l’on a le plus répété !)

Le médecin entre dans la pièce. C’est un homme et il est jeune ! Va savoir pourquoi, ma première pensée est : « pourvu que je ne me fasse pas caca dessus en poussant ! »

C’est parti, je pousse une première fois. « Encore encore encore » me dit la sage-femme pendant que ton papa me serre la main et me soutient mentalement.

Je pousse une deuxième fois. La sage-femme me demande d’arrêter. Le cordon est coincé autour de ton cou. Tout le monde retient sa respiration pendant qu’elle te libère.

3h12

Je m’apprête à pousser une 3e fois quand soudain, ton premier cri retentit dans la salle. J’ai à peine le temps de réaliser que tu es délicatement posé sur mon ventre. DEJA ! Je checke rapidement pour vérifier que tu es bien entier, puis je croise ton regard ! Salut toi ! Quelle émotion de te rencontrer enfin ! Une énorme vague d’amour me submerge mais je ne sais toujours pas si tu es une petite fille ou un petit mec !

Petite parenthèse : ton papa a toujours été persuadé que tu étais une fille, il n’a donc jamais approuvé mes propositions de prénoms masculins. Je cherche la réponse dans ses yeux et demande : « alors, c’est bon pour le prénom, ou tu vas devoir en chercher un d’urgence ? »

Les yeux brillants et un sourire ému aux lèvres, il me regarde : « c’est bon, me dit-il, ce sera Eva »

moieteva

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