A mes petits anges

couple triste après une fausse couche

Comme vous le savez, il y a 2 mois, j’ai donné naissance à une petite fille, prénommée Théana. Depuis qu’elle nous a rejoint, j’ai vraiment le sentiment que ma famille est au complet. Je ne me lasse pas de regarder tout ce petit monde et de me dire que j’ai beaucoup de chance !

Et pourtant, le parcours n’a pas toujours été simple et je pense aussi régulièrement aux petits êtres qui ne sont restés que quelques semaines en moi avant que la nature n’en décide autrement.

C’est arrivé 3 fois. 3 fois où j’ai dû laisser la vie au creux de mon ventre s’en aller et accepter que jamais, je ne rencontrerai ces petits anges. Vous l’aurez compris, je veux parler desfausses couches.

La première fois, c’était avant la naissance de mon fils, en mai 2011.

Mai 2011

Je sens quelque chose de différent en moi, comme dessensations que je ne connais pas. Alors, je me décide à acheter un test de grossesse pour vérifier ce que finalement, je sais déjà …

L’attente du résultat me paraît interminable et l’excitation est à son maximum. Et si j’étais … je n’ose pas prononcer le mot ! Je me décide enfin à regarder le test. Une première barre rose … et une deuxième barre plus claire apparaît ! Zut, ça veut dire quoi ça ?! Pourquoi est-elle plus claire ? Je relis 10 fois la notice. A priori, cela signifie que c’est positif ! Je n’en crois pas mes yeux. Je suis enceinte !!! Moi Céline, je suis enceinte. Ce que je ressens est tellement fort : excitation, joie, fierté ! J’ai envie de le crier sur tous les toits ! Mais avant, je dois l’annoncer au futur papa !

Il est encore au travail. Pour calmer mon impatience, je lui prépare un petit dîner romantique et j’emballe le test (pas très original je sais). Je n’en reviens pas, je vais être maman ! J’ai la tête qui tourne !

L’Homme arrive enfin. J’ai du mal à cacher mon émotion. Finalement, je nous sers deux verres de vin et je lui tends le petit paquet. Il l’ouvre, me regarde, il n’est pas sûr de comprendre. Je confirme d’un petit signe de tête et je vois ses yeux se remplir de larmes. On pleure tous les deux. C’est tellement fort, on va être parents !!! Il boit mon verre de vin ! ;)

J’avais entendu dire qu’il fallait attendre la première écho pour être sûrs que tout allait bien avant de l’annoncer à son entourage. Qu’il pouvait y avoir un risque de fausse couche. De fausse quoi ? Je ne sais pas pourquoi mais je suis persuadée que ça ne peut pas nous arriver !

Les semaines qui suivent, je suis sur un petit nuage. La prise de sang confirme bien ma grossesse. Je prends rendez-vous chez le gynéco. C’est le début d’une grande aventure ! Avec l’Homme, nous ne tenons plus, l’envie de partager notre bonheur est trop forte. Après 1 mois, nous rendons visite à ses parents et nous leur annonçons la bonne nouvelle … Tout le monde pleure !

Une semaine plus tard, nous avons prévu de passer le weekend avec ma famille. Je leur offre despetits bavoirs avec un mot écrit dessus. Je revois leurs têtes en déballant les paquets. Mélange d’interrogation et de joie, genre « vous êtes en train de nous annoncer ce qu’on pense ?! » Tout le monde pleure, encore !

Et puis, le lendemain, de retour dans le train, je sens desdouleurs dans le bas du ventre. Ca m’inquiète un peu. En arrivant à l’appart, je me rends compte que je perds aussi un peu de sang. Je commence à paniquer. Me voilà sur les forums à lire tout et n’importe quoi. J’ai un mauvais pressentiment. Le jour suivant, j’ai justement rendez-vous chez la gynéco. Elle m’examine. Je vois à son expression que ce n’est pas bon. Je perds trop de sang. La fausse couche est confirmée. 6 semaines de joie s’arrêtent brutalement. Je l’annonce à l’Homme. Nous pleurons en silence. La déception est immense ! Certains penseront « c’est pourquoi, il ne faut pas l’annoncer trop tôt ». Mais au contraire, heureusement que nos familles sont au courant car leur soutien est indispensable ! Nos mères appellent plusieurs fois par jour pour savoir comment je vais.

Je vais mal.

La douleur est physique et morale. Je ne cesse de me répéter « pourquoi ça n’a pas marché ? », « Qu’est-ce qui ne fonctionne pas chez moi ? ». Et puis les jours passent. Je me remets physiquement mais je sens un grandvide et beaucoup de tristesse pour ce petit être que j’ai perdu.

C’est bizarre comme la fausse couche est un sujet tabou. Les gens n’osent pas en parler, comme si c’était honteux. Pourtant, j’apprends que c’est courant et qu’une femme sur trois fera une fausse couche au cours de sa vie. Moi, j’aurais aimé être mieux informée et mieux préparée à cette éventualité.

Les mois passent et je m’en remets tout doucement. Nous avons mis le « projet bébé » de côté, d’autant plus que je viens de commencer un nouveau travail. Je ne vais pas leur faire la blague d’être enceinte à peine mon contrat commencé … et pourtant, alors qu’on ne s’y attend pas du tout, nous découvrons ma nouvelle grossesse en début d’année 2012. Nous n’osons pas nous réjouir …

Mais cette fois, tout se passe bien et je mets au monde un petit garçon en parfaite santé. La fausse couche est maintenant un lointain souvenir même si l’on n’oublie jamais complètement.

Il est temps de savourer notre nouvelle vie de parent !

Deux années passent. Nous sommes tellement heureux avec notre petit garçon que naturellement, nous ressentons l’envie de lui donner une petite soeur ou un petit frère.

Le souvenir de la fausse couche plane encore … mais je reste positive ! Ca ne va pas m’arriver encore quandmême ! Malheureusement si ! Et je perds 2 autres petits anges…

Pourquoi je vous raconte ça ? C’est certainement parce que je me sens tellement heureuse avec ma famille actuellement, que j’ai envie de donner de l’espoir aux femmes qui traversent l’épreuve de la fausse couche. Nous sommes nombreuses à passer par cette tragédie et ça me paraît important d’en parler.

Gardez espoir ! La route est parfois longue, semée d’obstacles et de déceptions mais quandon a enfin la chance d’être parent, c’est l’une desplus belles choses au monde.

Et je ne cesse de me le dire en regardant mes deux enfants !

Continuons la lecture, par ici